samedi 19 juin 2010

Jour + 1

    Réveil pénible, à peine dormi. On me donne des médicaments à la seringue, dont des solutions qui me décapent la gorge. Le médecin m'enlève ma sonde gastrique dans la matinée, l'infirmière la sonde vésicale. Quel soulagement! on stationne mon fauteuil roulant dans un corridor bondé de gens, au 3e étage, en attente pour une radiographie. La pile de ma perfusion est faible, je me met donc littéralement à sonner durant les 40 minutes d'attente. Je suis sale, j'ai du sang séché sur le visage, je commence à enfler, j'ai mal, et j'émets une sirène qui fait que tout le monde me regarde telle une marmotte joufflue qui est passée sous un dix roues. Discrétion, quand tu nous tiens!
J'aperçois mon visage dans le miroir de l'appareil; les joues ne sont pas très enflées, le nez un peu croche, mais mes lèvres en ont eu pour leur argent...j'ai l'impression d'avoir reçu l'équivalent de 5 tubes de collagène...

    Je croise l'autre jeune femme qui a eu une ostéotomie le même jour, qui ne semble ne pas être trop gonflée et peut même marmonner quelques mots compréhensibles.

    Alimentation: j'ai enfin droit à un déjeuner, comprenant un café, un jus d'orange et un simili jello que je suis incapable d'aspirer. C'est que mes lèvres commencent à enfler et elle ont été sérieusement écorchées par les instruments. Je dîne au bouillon de poulet et soupe au bouillon de boeuf. Je prend le tout à la seringue, car je ne peux succionner à la paille.
    Côté sensibilité, je ne sens pas mon menton, je sens ma lèvre du haut à la pression du doigt (comme si cela dégelait après le dentiste), ainsi qu'une partie seulement de la lèvre inférieure. Je suis engourdie du côté droit (je ne sens plus mon nez) et jusqu'au coin des yeux. J'ai toujours un épais bandage qui tapisse mon menton. En fin de journée, on m'amène du décongestionnant nasal en vaporisateur. C'est ridicule, mais il fallait le demander spécifiquement, sans quoi personne ne me l'a offert, malgré mes difficultés respiratoires. En tout cas, ce fut le baume de ma journée!
    Médication: Je ne suis plus sous morphine, je prend de l'oxycodone. Je dois me reposer après chaque dose, qui m'assomme et me fait somnoler, mais la douleur reste tolérable. Je réussi à dormir un peu dans l'après-midi, grâce aux médicaments. En soirée, mon tourtereau s'est chargé de me faire garder le moral, et tente de ne pas trop me faire rire!


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