mardi 9 avril 2013

Perdre le fil et rendre....l'appareil

Il était une fois une incisive un brin rebelle qui ne pouvait se restreindre à rester aussi docile que ses voisines aux caractères plus retenus, malgré une solide rééducation de trois années. Libérée à Noël 2011, elle se vit aussitôt ligotée par une solide contention linguale, car nul ne pouvait ignorer ses racines délinquantes. En douce, elle s'est progressivement défaite de son lien métallique, fuguant pour se démarquer et aller au devant de ses comparses, retrouver sa place, fièrement et sans l'ombre d'un remord qui plus est. Une récidive impardonnable.

C'est ainsi que ce matin mon séquesteur dentaire (qui fait presque partie de la famille après tout) m'a fait perdre le fil, de contention bien sûr, pour le remplacer prochainement par un palais (non, pas besoin de couronne pour l'obtenir...) que j'aurai à porter durant les heures passées avec Morphée. Question de ne pas perdre tout le travail acquis au prix des fils et des barbelés!

Pour faire suite à l'opération des sinus de l'an dernier, je dois me résigner à recevoir une mention d'honneur pour mon long combat hivernal 2013 contre les sinusites, conséquence de mon ostéotomie. Je pense que la chirurgie a tout de même réduit leur nombre, et c'est déjà cela de pris, et je précise que même si j'ai encore de nombreux réveils chaque nuit, l'opération eue en 2010 m'a redonnée une qualité de vie que je n'avais plus!

mardi 15 mai 2012

Les sinuosités du parcours

   Un petit mot pour donner suite à cette fameuse intervention des sinus...après la déception suivant l'annulation de mon opération il y a deux semaines, alors que j'était toute prête en jaquette bleu poudré de surcroît, j'ai renoué avec les joies du bistouri, le 11 mai dernier.

Trop tôt pour dire si l'élargissement de mes sinus me permettra de respirer comme ''avant'', mais je peux vous dire que cela me fait l'effet d'un gros rhume de cerveau puissance dix. Pour l'heure, je peux néanmoins affirmer que je n'ai pas eu d'oeil au beurre noir comme je l'appréhendais (je passerai les restants de steak achetés pour l'occasion au prochain souper), pas plus que pour l'infirmière qui m'a retiré les mèches (une chance qu'elle était fine...). L'enflure n'y parait presque pas, si ce n'est des cotons qu'aborde mon nez, pour éviter de dégouliner partout, dignité oblige. La convalescence suit son cours!

J'espère partager de bonnes nouvelles d'ici quelques semaines!

mercredi 21 décembre 2011

Oeil pour oeil, dent pour dent


    Ce fut une matinée aux émotions en dents de scie, je vous averti! Mon redresseur de dents a mis fin à 37 mois de séquestration dentaire pour enfin, me libérer de mon appareil. Je n'ai pu m'empêcher d'échapper une larme, toute émotive que j'étais. Puis après un euphorisant  intermède à me rincer joyeusement et à me sourire allègrement à pleines dents devant le miroir, me voilà allongée à nouveau pour qu'on puisse coller les fils de contention derrière les dents du haut et du bas, afin de s'assurer qu'elles resteront dans le droit chemin: une libération conditionnelle, quoi!

    Je crois en fait que mon sentiment de panique a débuté une fois le travail terminé, lorsque j'ai tenté de parler pour me rendre compte que les dits fils absorbaient le moindre ''S'' ou ''CH'' vainement prononcé. J'ai l'impression d'avoir une patache saude dans la bouche et j'ai supplié M. l'ortho de me rassurer à l'effet que je retrouverais une diction digne de ce nom. Effectivement, ceux et celles qui ont eu les fameux fils me diront que ce n'est qu'un mauvais moment à passer et que je ne zozoterai plus, une fois habituée. Mais s'il-vous-plaît, redites-le moi encore et encore, ça m'aide à calmer l'anxiété présente en ce moment!

    Dans un autre ordre d'idée, un scan a confirmé que mes sinus ont quelque peu subi les contre-coups de l'ostéotomie bimaxillaire. Aux grands maux les grands moyens: une autre opération afin d'élargir l'entrée de ces derniers est de mise, afin de pouvoir respirer aisément comme avant. Selon mon o.r.l., ce sera une endoscopie bilatérale des sinus. Quand? Je n'en sais rien pour l'instant, mais je garde le chourire et je vous tiendrai au courant. Bonne année à tous!


dimanche 28 août 2011

Co-location

  Après une petite pause estivale, voici quelques développements concernant ces sinus qui n’en font qu’à leur tête depuis l’ostéotomie ayant eu lieu l’an dernier.

  Une investigation en O.R.L a finalement permis d’observer une inflammation au site des sinus. Diagnostic : sinusite chronique. Je précise toutefois que l’examen fut fait par caméra et non par radiographie. Il reste à savoir si les quelques bactéries qui y avaient établi leur quartier général depuis l’opération se feront évincer ou si la nouvelle structure osseuse de mes sinus leur garanti un foyer à vie… Trois semaines d’antibiotiques en cure intensive plus tard, je ne vois presqu'aucun changement, si ce n’est que la venue du beau temps m’a permis de ranger mon trophée de Miss Sinusite 2010. On verra bien si les douches nasales bi-quotidiennes et la cortisone reniflée à tous les matins donneront les résultats escomptés...

  Pour ce qui est de ma lèvre inférieure qui a du mal à se réveiller, j’ose espérer qu’elle sortira un jour de sa léthargie. Je vais tenter de me renseigner, à savoir si certaines techniques de stimulation nerveuse pourraient améliorer la situation à ce stade-ci. Le cas échéant, je me rabattrai sur le baiser d'un prince charmant, sait-on jamais?


lundi 9 mai 2011

Investigations sinueuses...

10 mois et 22 jours après le jour J,  voici une petite mise-à-jour, question d'écrire pour ne rien dire...ou presque.

Le ton déconfit est attribuable à mon garagiste buccal, oeuvrant aussi à titre d'orthodontiste, qui a remis à nouveau mon épluchette de blé d'inde à la fin de l'été, question qu'il ait mûri encore un peu. Les racines de mes canines ont pour ainsi dire du mal à ... reprendre racine. Le bas est aussi instable, et je goûte à nouveau au caoutchouc, puisque quelques petits espaces restent à fermer, à droite. Je reporte donc un élastique sur le côté, question de réajuster le tout.

La moitié de ma lèvre inférieure est encore engourdie, aucun changement à ce niveau. Et la saga des sinus se poursuit, puisque lors de mon rendez-vous de suivi avec mon chirurgien ce matin, j'ai appris qu'aucune consultation n'a été faite tel que prévu en oto-rhino-laryngologie (o.r.l.), malgré mes nombreux appels en désespoir de cause, jamais retournés... impossible pour l'instant de statuer de façon objective sur la réussite de l'opération en ce qui a trait à l'apnée du sommeil, puisqu'un autre problème a été créé suite à la chirurgie...et que l'investigation doit se poursuivre. Un brin d'optimisme toutefois:  ayant cessé de fumer il y a quelques semaines (si, si, et à froid, que les sceptiques soient confondus!), je n'ai noté aucune amélioration au niveau nasal (j'ai un score d'environ 4 sinusites depuis l'opération), mais cela a certainement influé sur mes capacités respiratoires nocturnes.

Si vous avez éprouvé de tels problèmes en post-opératoire, faites-moi signe, vos conseils sont les bienvenus!

vendredi 31 décembre 2010

Pour terminer l'année...

    Un petit mot simplement pour dire que le travail se poursuit...je ne remarque pas de changement au niveau du décalage de quelques millimètres de la mâchoire, je porte toujours les élastiques sur les côtés, maintenant le plus souvent possible, jusqu'au prochain rendez-vous chez l'orthodontiste, en février. L'attraction La traction est assez forte, maux de tête routiniers au lever mais rapidement soulagés, et quelles tensions plus marquées aux articulations...l'élocution est parfois plus ardue, surtout l'hiver, dès que la température tombe sous zéro! Toujours pas de nouvelles pour mes problèmes sinusiens post-opératoires...il semblerait que la demande de consultation qui devait être faite n'a pas été effectuée...

    Pour terminer l'année tout en sourire, je vous laisse avec le top 3 des recherches par mot clé qui ont mené des visiteurs à ce blog, grâce à l'analyseur de statistiques. Parfois, il vaut mieux ne pas chercher à comprendre!

3e position: ''lèvres plaquées et bave tout le temps''
2e position: ''je vais perdre ma maison par malchance j'ai besoin d`un rituel aidez moi s.v.p''
Et en 1ère position...''épais qui s'éclaire de dark vadore'' (j'arrive en tête de liste sur google ?!?)

Sur ce, je vous souhaite une belle et heureuse année, tant aux ex qu'aux futur(e)s opéré(e)s!

lundi 1 novembre 2010

Sinus et cosinus

    Voilà, mon rendez-vous de suivi avec mon chirurgien a duré plus de deux heures mais j'en suis sortie plus troublée que réellement informée...et n'ai pu m'entretenir avec lui que quelques minutes. Alors je résume ici mes inquiétudes post-opératoires et les hypothèses de ce dernier, ou enfin ce que j'en ai comprit; il me reverra dans 6 mois. La phrase du jour est ''on croit que....mais on va attendre encore quelques mois pour voir ce qu'il va se passer''.

    Pour ce qui est de la ''bosse'' dans le repli de la gencive du haut, il semble que cela soit une excroissance d'os qui se serait formée, lors de la cicatrisation, autour d'une des plaques. Si cela occasionne de la gêne, il y aura possibilité de retirer éventuellement cette plaque.

    J'ai comme un ''muscle'' qui tire au centre de l'intérieur des joues, à l'ouverture de la mâchoire. Tendu, il empêche l'accès à mes quatres molaires du fond. Il s'agirait de tissus cicatriciel, que l'on peut aussi enlever par chirurgie, mais au risque de créer d'autres cicatrices... il m'a conseillé de me masser régulièrement avec le doigt à l'intérieur des joues, afin de le détendre (génial pendant les pauses au bureau, ma collègue est avertie!!!)

    Finalement, pour mes sinus dont l'étroitesse m'empêche de respirer à fond et me cause sans doute quelques apnées supplémentaires, j'ai eu droit à l'inspection par tubes et caméras, deux fois plutôt qu'une, puisque le chirurgien se devait de me repasser l'examen effectué par un médecin-résident-heureusement-souriant. Pas de signes de sinusite, effectivement l'étroitesse est constatée. C'est possiblement dû au changement d'angle des os, suite à l'impactation du maxillaire (voir l'impact sur la morphologie, dans la section liens)... une demande de consultation en o.r.l. a été faite. Et un spray nasal prescrit, au cas-où qu'il s'agirait d'inflammation résiduelle, ce qui semble peu probable. Je tente donc de ''respirer par le nez'', quelle expression appropriée, pour ne pas m'imaginer le  scénario  d'un retour sur la table d'opération...

   Entre-temps, mon chirurgien s'attend à ce que mon médecin puisse me faire passer une autre polysomnographie dans 2-3 mois...je crois qu'il ne connait pas la liste d'attente pour ce type d'examen... ça risque donc d'attendre quelques centaines de dodo!

lundi 25 octobre 2010

4e mois, les rêves s'allongent, la finition se poursuit!

    De retour après la pause, à quatre mois et dix jours exactement après le jour J... Je reviens d'un rendez-vous avec mon cher séquestreur de dents, aussi nommé orthodontiste. Les élastiques que je portais le soir et la nuit ont complètement refermé l'ouverture restante entre mes dents du devant et elles s'emboîtent maintenant parfaitement bien avec celles du bas. Désormais, je dois les porter de façon asymétrique, sur les côtés. Le but de cette traction: recentrer le tout, car le maxillaire est légèrement décalé vers la gauche depuis la chirurgie, ce qui ne saute pas à la figure tout de même. Et sans vouloir se prononcer sur une date, il me resterait 6 ou 7 mois d'appareil à faire, avant la grande libération.

   J'ai gagné en mobilité, j'ouvre maintenant à deux doigts sans forcer les mâchoires...mais il y a encore du travail à faire. J'ai moins de craquements à droite et les petites douleurs se font plus rares. Je mange de tout, sauf ce qui pourrait faire fuir un boîtier...et je mange aussi parfois mes mots, mais je crois que l'appareil n'aide pas. Ma lèvre inférieure est encore partiellement engourdie, ainsi que mon menton. Je ressens toutefois la pression, c'est lors de l'effleurement que les fourmillements sont présents. Certaines dents sont encore insensibles, mais celles du haut, à babord et à tribord, sont très sensibles au brossage. Je crois que  ce que je trouve le plus incommodant est ma congestion des sinus depuis l'opération, et son impact sur ma voix; la plupart disent pourtant ne pas avoir eu cela...

  Je ressens encore de la fatigue à l'éveil, et je suis toujours aussi douée pour faire le tour du cadran...Je dors peu ces temps-ci, dû à des remous personnels, mais je me sens définitivement moins à plat durant la journée! Les éveils ponctuent toujours mes nuits mais je ne compte plus les réveils à 5 reprises au cours du même rêve. Une fois l'étroitesse de mes sinus résolue, je n'en respirerai que mieux!

   Je revois l'auteur de ma métamorphose, c'est-à-dire mon chirurgien, la semaine prochaine alors j'investiguerai davantage et vous en donnerai des nouvelles!

mercredi 25 août 2010

Deux mois et des poussières...

    Un petit bilan, 2 mois et 9 jours après la chirurgie. Heureusement que mon chirurgien m'avait fait grâce de 2 semaines de congé supplémentaires, ayant un travail qui ne laissera pas grand repos à ma mâchoire durant la journée. Peut-être aussi pour se faire pardonner de m'avoir fait garder la plaque occlusale plus longtemps que prévu au départ! J'ai pu atténuer mes sifflements à ultrasons et désenfler un peu plus. Je me prépare à retourner au boulot, un peu insécure, pas aussi fonctionnelle et énergique que je l'aurais souhaité, mais encouragée par mes progrès. Il faut six mois parait-il pour que s'achève la récupération complète (sauf pour le retour complet de la sensibilité, qui se prolonge parfois au-delà).

     Sommeil: Je précise que cela reste subjectif car je ne passerai une polysomnographie que dans quelques mois. J'ai moins de réveils qu'avant, plus d'espace pharyngé pour respirer. J'ai l'impression d'avoir un peu plus d'énergie, mais le véritable test sera la reprise du rythme métro-boulot-dodo. La deuxième partie de la nuit est celle où j'ai davantage de réveils ''conscients''. J'en suis à trouver de nouveaux repères: combien d'heures dois-je dormir pour être suffisamment reposée? Suis-je fatiguée parce que j'ai trop dormi ou pas assez? C'est quoi la norme, et où-est-ce que je me situe? C'est fou ce manque de repères, mais il faut réapprendre ses limites et ses besoins. Après l'opération, bien qu'en gardant un pied sur terre, je m'attendais à me réveiller en pleine forme après les huit heures standard, mais ce ne fut pas le cas! Si les tests de sommeil ne se font que six mois après, je m'encourage en me disant que mon corps prendra encore du temps à s'adapter.

    Oedème et post-op: Il ne reste qu'une très légère enflure près du nez, un peu dure au toucher. J'ai les sinus qui demeurent bouchés à l'inspiration, ce qui a aussi un impact sur ma voix. Au pourtours des gencives, j'ai encore des renflements, ce sont des cicatrices selon mon parodontiste vu aujourd'hui. Je sens mes plaques près du nez au toucher. Et j'ai perdu quelques poignées de cheveux suite à l'anesthésie...il parait que cela peut durer jusqu'à 3 mois avant que cela se stabilise.

    Sensibilité: La zone du menton est parcourue de picotements au toucher, celle de la lèvre inférieure aussi. Quelques centimètres de peau ainsi que du palais et des gencives sont encore insensibles, mais il y a une nette amélioration. Les lèvres sont un peu congestionnées, surtout au réveil, les premiers étirements sont inconfortables (mais supportables). Je dois faire des efforts pour bien articuler sinon je mâche mes mots, mais il faut préciser que mon appareil ortho n'aide pas la cause.

    Inconfort: En effet, mon appareil orthodontique s'incruste plus que jamais dans mes lèvres depuis l'avancée mandibulaire, alors je suis une véritable usine à aphtes, malgré la cire orthodontique que j'achète au kilo. Sinon, quelques douleurs à l'articulation droite, occasionnellement. J'ai une molaire baguée qui m'élance un peu.

    Alimentation: Je mange tout ce qui n'est pas trop croquant ou forçant pour mes mâchoires qui se fatiguent vite. Je ne mange que d'un côté et on se rend facilement au dessert le temps que je finisse l'entrée. Mais enfin, de vrais repas! Disons que mes conserves de soupe restantes vont prendre poussière dans mon armoire! Mes élastiques travaillent bien et la malocclusion restante est maintenant fermée. J'ouvre presque que de deux doigts, je crois qu'avant j'arrivais à ouvrir à trois et demi. Ça reste à travailler!

    Esthétique et perception de soi: Mon visage est plus équilibré. Je me ressemble toujours, mon menton me semble encore un peu reculé mais au niveau de l'occlusion tout s'emboîte bien, et combien mieux qu'avant! Donc pas de changement drastique mais une amélioration visible. Les joues sont moins rondes, les lèvres plus minces, le visage est allongé et plus triangulaire, j'ai l'air d'avoir perdu du poids même s'il est le même qu'avant. Mon nez est un peu plus ''remonté'' et légèrement plus large, conséquence de l'avancement du maxillaire (voir l'impact sur la morphologie dans la section liens). J'ai encore un peu de mal à m'habituer à mon nouveau reflet avec l'impression qu'il n'a pas l'air naturel, mais un compliment de mon amoureux et je reprend confiance!

    Pour la suite, je revois le chirurgien pour une visite de suivi à la fin d'octobre et l'orthodondiste à la mi-septembre, en souhaitant le retrait des élastiques. Bilan oblige, je mets quelques photos avant-après:




                        

mercredi 4 août 2010

Un mois + 19 jours, le saut à l'élastique

    Aujourd'hui,  premier rendez-vous chez l'orthodontiste depuis ma chirurgie. Une heure et demi consacrée principalement au recollage de boîtiers éparpillés, à l'étirage de lèvres pour y voir quelque chose, au marmonnage de jurons, au pétrissage de bajoues par ma charmante hygiéniste qui ne cessait de s'excuser de me malmener et au recentrage des canines qui peuvent enfin revenir à leur position initiale, maintenant que la gencive sectionnée derrière celles-ci a guérie. Les arcs ont été changés mais demeurent épais et rigides.

   Hélas...après cette semaine de liberté buccale sans ma fameuse plaque, l'horoscope-ortho m'a prédit des élastiques à porter au moins pour les six prochaines semaines. Impression de déjà vu, lorsque l'hygiéniste m'annonce que je pourrai les retirer pour les repas (fiou!), suite à quoi mon (re)dresseur de dents attitré m'a au contraire formellement interdit de les retirer à quelque moment que ce soit (zut!). Bien que sur la photo l'ouverture de ma bouche paraisse confortable, je n'ouvre que d'un doigt et demi et c'est encore la galère pour manger! La cuillère se heurte au caoutchouc, j'ai dû découper mon grill-cheese bien mou au cm cube tantôt. Bon, j'aurais dû l'acheter, cette cuillère à bébé en plastique à 8.99$, finalement j'en aurai bien besoin!

   Le gonflement n'est maintenant que résiduel; ceux qui ne me connaissent pas ne peuvent pas se douter de l'opération que j'ai eue. J'ai encore de petites cicatrices rouges, au site des drains, ce sont les seules à l'extérieur. La zone des sinus et de la joue gauche restent légèrement enflée; d'ailleurs, ma voix a changé, je crois que c'est dû à ma congestion nasale, qui semble s'éterniser. J'ai observé que mon visage s'est davantage dessiné entre le jour 30 et 40. Le retrait de la plaque y est sans doute pour quelque chose!

    La sensibilité du menton et de la lèvre inférieure reviens doucement, j'en remarque davantage la progression de semaine en semaine. Les changements sont trop infimes au quotidien. Certaines parties sont encore réfractères à toute sensation! La majorité des dents reste insensible, sauf à la mastication, qui réveille quelques douleurs. J'ai de longs tendons ou muscles à l'intérieur des joues qui font également mal à l'ouverture de la bouche et empêchent l'accès aux molaires du fond.

     J'aurais aimé élaborer davantage sur les effets sur mon sommeil, mais malheureusement, je peux encore dormir des 10 à 12h par nuit sans réveil-matin (heureusement je suis en congé du boulot). Je dors parfois avec moins de réveils (conscients en tout cas) mais d'autres nuits sont ponctuées d'éveils. C'est à suivre!

lundi 26 juillet 2010

Jour 40, le bonheur d'être à côté de la plaque

     Je n'ai jamais été aussi heureuse de me retrouver à côté de la ma plaque ! Le médecin l'a retirée ce matin, ce n'est pas douloureux en soi, seulement les étirements de bajoues qui m'ont fait dresser un peu sur ma chaise. Je crois qu'un échantillon des menus des quarante derniers jours y était inclus. Le goût était affreux, je me suis précipitée à la salle de bain pour me brosser les dents, je vous épargne les détails de tout ce qui a pu macérer dans ce réservoir et que j'ai dû recrâcher.

     Première constatation: je sens mes molaires à droite qui se touchent, celle de gauche m'élance, mais je ne sens pas d'autres contacts entre les deux mâchoires. Il faut dire que la plus grande partie de mes gencives est insensible, j'ai l'impression de porter un dentier, je ne sens qu'une dent en mordant. L'occlusion derrière est bonne selon le concepteur de ma nouvelle mâchoire, mais devant, de canine-à-canine, les dents ne se touchent pas. C'est à l'othodontiste de poursuivre le travail, et je crois qu'il a du pain sur la planche. En vacance cette semaine, j'espère qu'il sera reposé pour une visite surprise la semaine prochaine...pas moyen de joindre personne au bureau pour prévenir de ma libération. De plus, un de mes boîtiers a sauté et se balade sur le fil de l'appareil, savourant sûrement lui aussi sa liberté.

                                                                                                                                       béance antérieure
     J'ai beaucoup d'irritations dû aux crochets chirurgicaux, et j'ai du mal à bien prononcer avec cette nouvelle occlusion. Avec les nouveaux espaces entre les dents, jumelé à l'insensibilité partielle de la bouche, mes c, ch, f et s me semblent aussi efficaces qu'un sifflet à ultrason pour chien. Je n'ai jamais autant sifflé! C'est peu naturel cette nouvelle position, ça prend de la concentration pendant que je m'exerce à mâchouiller une toast trempée. Je me suis habituée à fonctionner avec une béance antérieure (dents qui ne se touchent pas) et cela prendra sans doute un peu de temps pour intégrer une occlusion presque ''normale''. Je dois attendre un mois avant le rendez-vous nettoyage chez le parodonthiste, ce qui ne sera pas un luxe; le rince-bouche anti-inflammatoire prescrit après l'opération a pour effet secondaire de brunir les dents. Un mal pour un bien!

    Pour la suite, je verrai l'ortho la semaine prochaine, il est presque certain que je devrai porter des élastiques, afin de ramener certaines dents dans le droit chemin. Ils peuvent notamment les allonger afin qu'elles fassent finalement connaissance avec celles du bas. Actuellement, j'ai les dents qui semblent plus ''courtes''qu'avant, puisque quelques millimètre de ma gencive ont été enlevés.

    On ne m'a pas laissé d'instructions sur la diète qui est de mise, mais il va de soi que les crudités sont reportées à la prochaine saison. C'est presque insécurisant après tout ce temps d'avaler autre chose qu'une crème de légumes...je peux tout de même passer aux légumes cuits et nourriture molle, histoire de sortir de ce long carême de quarante jours!

     Je récupère très lentement la sensibilité. Certaines parties du menton réagissent à l'effleurement par une sensation de ''chocs électriques'': c'est donc sur la bonne voie. Je n'ai pas encore récupéré à la lèvre inférieure, ni aux gencives et au palais. La lèvre supérieure est encore engourdie, je sens les boules des points de sutures, tous fondus au bout de 3 semaines soit-dit en passant. J'ai aussi l'impression d'une sinusite qui traîne depuis l'intervention, mais je demeure légèrement enflée à la région des sinus.

     J'ai parfois un inconfort à l'articulation gauche, mais pas de douleurs. Toutefois une gêne à une des plaques de titane qui ont été posées, près de ma narine gauche.

     J'ai encore une légère incompétence labiale (un terme pas très élogieux qui signifie que je suis ''incompétente'' pour garder les lèvres fermées au repos) mais moindre qu'avec la plaque. Mes lèvres semblent différentes, plus minces et un peu croches, j'ai maintenant des fossettes lorsque je souris, bref j'ai du mal à m'y faire et je déprime périodiquement, tout en étant consciente que j'ai encore un appareil et que l'évolution et la guérison complète sont loin d'être achevées...

     Pour le dodo... j'ai tant de mal à me réhabituer au Cpap que 3h consécutives fut mon record au cours de la dernière semaine. Je n'ose pas tout remettre en cause sur un aussi petit échantillon, mais sur le relevé je crois avoir moins d'apnées mais autant d'hypopnées, ce qui causent aussi des micro-éveils. Enfin, on verra bien...

lundi 12 juillet 2010

Jour 26, des promesses, des promesses...

    Ce matin, je me suis dirigée de pied ferme vers l'hôpital pour mon suivi bi-mensuel, résolue à demander, implorer s'il le fallait, le chirurgien de m'enlever la plaque occlusale. Je rencontre un jeune médecin résident anglophone qui, sympathisant d'office à ma cause, m'annonce avant même que je lui demande, qu'aujourd'hui on rendra à ma voix son humanité! Mon visage s'éclaire, je postillonne un ''wonderfullll!'' sur ce dernier ''oups, sorry!''. La cicatrisation est belle, mon cerveau semble bien intégrer le changement d'occlusion dentaire pour diriger le mouvement de la mandibule dans sa nouvelle position.

    Arrivée du chirurgien, qui me regarde piteusement tel le chat de Shreck, et me promet finalement une libération conditionnelle...dans deux semaines. Il m'apprend que cette plaque est maintenue par des fils de fer et est aussi vissée (dans la gencive, j'imagine!). S'il n'y avait pas eu de segmentation à l'ostéotomie Lefort I -c'est à dire que si le palais et les gencives n'avaient pas été sectionnés en 3 parties- il m'en aurait fait grâce.  Une petite image pour conceptualiser...

    Mes lèvres ne se touchent toujours pas, ce qui me donne un look contemplatif et tout en béatitude. Si je ne contracte pas volontairement le menton pour les fermer, je risque l'effet de la gravité et comme j'ai voulu disparaître six pieds sous terre lorsque que j'ai bavé allègrement sur un étalage de sandwichs chez métro devant d'autres clients, je ne prend aucun risque! Côté anesthésie, je n'ai retrouvé aucune sensation au menton et à la moitié de la lèvre inférieure. La pointe de la lèvre supérieure est aussi sans sensibilité. Il n'y a qu'au niveau du nez où ça dégèle tranquillement, mais c'est rassurant! J'ai toujours de l'enflure, surtout au niveau des sinus, où la segmentation a eu lieu. C'est peut-être dû aux plaques.

    Quant au décalage vers la gauche de ma mâchoire supérieure, le chirurgien a reconnu que cela n'était pas dans ses plans...Un petit espace s'est formé entre les palettes et ce sera à l'orthodontiste de jouer avec. Mais je risque effectivement de rester avec un sourire un peu décalé.

    Niveau douleur, c'est surtout mon nouveau hobby (le mâchouillement involontaire des joues) et les fils de fer et de l'arc orthodontique qui me font souffrir. Les muscles sont encore raides et tendus, mais cela s'est atténué. Quelques ibupropren, beaucoup de cire pour couvrir le tout, massages et repos facial et le tout redeviens très supportable.

Je tenterai sans doute une nuit avec mon CPAP cette semaine, question de comparer les données...


dimanche 4 juillet 2010

Jour 18, ou le temps du trismus...

    Voilà un bout de temps où j'espace davantage mes publications. La raison est que l'évolution est plutôt lente d'un jour à l'autre, je ne remarque pas de changement significatif, j'ai l'impression qu'un autre pas sera franchis et un autre chapitre ouvert lorsqu'on me retirera cette fameuse plaque occlusale, et que je pourrai réapprendre à mastiquer, parler sans siffler mes ''S'' avoir carrément une patate chaude dans la bouche ainsi qu'une bonne idée de ce qu'auront l'air mes nuits, sans tout cet appareillage.

    Côté oedème, ça diminue très tranquillement, mais ma joue gauche est encore gonflée, bien qu'on ne le voit pas trop sur les photos; cette enflure semble aussi variable, selon la journée! En parcourant des forums, j'ai pu lire qu'il n'est pas rare que l'ostéotomie du maxillaire supérieur modifie légèrement la base du nez, l'élargissant. Dans mon cas, n'ayant qu'une épatante narine épatée, j'ose espérer qu'elle reviendra dans le droit chemin une fois l'enflure dissipée.
Côté zones insensibles, aucun changement à l'horizon. Bref, mon visage n'en fait qu'à sa guise!

    J'ai repris le poids que j'avais perdu, avec le renfort de mes avocats (non, pas ceux-là, je parle des fruits!) et du gâteau McCain...que je me permet dans la plus stricte intimité. C'est que voyez-vous, je ne suis pas encore un cas de restaurant pour l'instant! Je n'ai pas l'impression d'avoir gagné de millimètre au niveau de l'ouverture buccale, mais c'est peut-être dû à la plaque ou mes problèmes musculaires. Une cuillère y rentre tout juste!

    Je crois, sans avoir eu toutefois avoir eu le diagnostic officiel faute d'être repartie à la recherche d'un médecin, avoir souffert d'un trismus. En gros, c'est la contraction permanente d'un muscle qui s'est trouvé traumatisé. J'en ai fait un il y a 6 mois suite à l'extraction d'une dent de sagesse incluse, qui s'est soldée par une alvéolite sèche, une inflammation. C'est douloureux, et ça me draine pas mal d'énergie quotidiennement. Cela peut prendre quelques semaine avant de partir, mais je crois que le pire est passé. Pour soulager, compresses chaudes, massages doux, les médicaments en vente libre ne semblent pas faire effet et lorsque j'avais mentionné au chirurgien mes contractures à leurs début, il ne m'avait pas offert d'antispasmodiques, qui semblent indiqués dans ce cas.

    Par ailleurs, mauvaise surprise, avant l'opération, ma mandibule était légèrement décalée vers la gauche; je peux constater que mes deux mâchoires s'emboîtent maintenant parfaitement, le seul problème, c'est qu'elle tire toujours autant sur la gauche...le haut est donc aussi désenligné. Pour donner une image, mes palettes ne sont plus centrées au milieu de la lèvre et sont quelques millimètres sur le côté. J'espère que l'ortho pourra réenligner tout cela...je vous en donne des nouvelles!

Bon, on constate ici que l'enflure persiste...

lundi 28 juin 2010

Jour 12, le rituel du rictus

    Rendez-vous chez le chirurgien aujourd'hui, qui m'a fait grâce des élastiques qui servaient à guider ma mâchoire. Petit soulagement, mais bienvenu quand même! Je dois toutefois conserver la plaque occlusale pour 4 à 6 semaines en tout. La raison du chirurgien: le maxillaire supérieur a été segmenté en trois parties en plus de la coupe transversale, ce qui exige l'immobilité de ce dernier afin qu'il puisse bien se ressouder. Je conserve donc mon souffle de Dark Vador et mon entourage est averti d'ouvrir le parapluie lorsque je parle de proche! Verdict: tout va bien, il faudra attendre l'enlèvement de ma plaque spécial édition Star Wars afin d'avoir une idée plus juste au niveau des apnées (encore plusieurs réveils et de la fatigue) et pour voir si mes lèvres se toucherons sans effort (en relâchant, j'ai la bouche entrouverte, mais c'était déjà le cas avant. Une ouverture de 2 à 3 mm est considérée normale, et sera donc visée). Les rendez-vous seront espacés aux deux semaines.

   Côté douleurs, je ressens une tension et une fatigue permanente dans la mâchoire inférieure, mes muscles sont constamment contractés, impossible de détendre le tout. J'ai quelques douleurs lorsque je ris, souris et parle, et un point de suture me gêne particulièrement. Le repos ''facial'' demeure pour moi le meilleur analgésique!

     L'appétit se fait sentir...aux trois heures! Je m'alimente plus souvent car je perdais du poids et me sentais amaigrie. J'ai aussi eue une faiblesse il y a quelques jours. Descendue à 102 lbs, je remonte tranquillement et suis présentement à -3 lbs depuis l'opération. Les suppléments liquides ont un goût assez douteux mais la version ''plus calories'' fait vite reprendre du poids. Je rajoute aussi des avocats en purée dans mes soupes et ne peux plus m'en passer! Les milks-shake sont quotidiens et j'ai même pu me concocter un petit rhum & coke. Je n'ai pas le feu vert pour mâcher autre chose que mes mots, et bien franchement, je ne pourrais pas actuellement. La bonne nouvelle est que ma vésicule biliaire, qui me faisait souffrir quotidiennement, est maintenant en vacance! Disons qu'il faut un peu d'imagination pour combler les besoins en protéines, fibres et compagnie...

    Les gonflements persistent, mais je constate le progrès et les hématomes sont presque entièrement disparus. Quelques fourmillements et nerfs énervés (impression de froid ou de ''mouillé'' quand ce n'est pas le cas, tressautements). J'ouvre les mâchoires à environ 12 mm.



Aucun programme fitness pour mes mâchoires n'est de mise, mais la sentant plutôt rouillée le matin et ma quincaillerie se fondant dans mes bajoues, je me soumets à des séances quotidiennes de rictus. Si vous aviez vu la tête du voisin qui m'a vu faire tantôt sur mon balcon...

jeudi 24 juin 2010

Jour +8, doutes, ruptures, reprises, Star wars

    Période plutôt stable en ce moment, sinon que le moral n'est pas très fort, je vous mets en garde. Les répercussions psychologiques de cette opération ne sont  pas  à prendre à la légère, il y a des hauts, des bas... Je ne ressemble plus à un poisson-ballon mais je dégonfle inégalement, ce qui laisse place à ce qui ruine le moral mieux que tout: le doute.

   J'ai le nez plus épaté d'un côté (et  insensible en partie), un creux assez profond sous la lèvre inférieure mais d'un côté seulement, est-ce que cela va rester ainsi, ou être symétrique? Symétrique avec ou sans narine épatée?? Qu'est-ce qui restera de tout cela ? Et les boules dures sur ma mâchoire de droite, c'est quoi doc, de l'enflure, de l'os oublié ou un écrou dévissé? Ça reste ou ça ne sera qu'un mauvais souvenir? Anxiété, lorsque tu nous tiens!

   Une fois les élastiques desserrés, je pensais pouvoir parler, mais cette plaque, oui cette chose qui ressemble à un calfeutrage de silicone jaunis au milieu d'un établi débordant d'une artillerie de vis,  de fils et de boucles, cette plaque dis-je bien dépasse aussi d'un bon cm à l'intérieur de mon palais. Pas douloureux, seulement inconfortable, et donnant un ton minimaliste à ma diction doublée d'une résonance digne de  Dark Vador. Bon, quatre semaines encore à me taper un accent yougoslave sortit d'on ne sait où!

     Comme je le disais, cet entre-deux est une petite torture pour le moral, que je tente d'exorciser par l'auto-compliment systématique, même lorsque qu'affamée, j'échappe mon verre de smoothie à ras-bord, la lecture de vos commentaires et encouragements, la prise de photos où je ne garde que celles qui me mettent à mon meilleur, et l'anti-dépresseur ultime, une Aéro entière fondue dans un verre de lait. Avec 3lbs en moins que je n'avais pas à perdre, je me sens maigre et moche. Je m'isole depuis lundi dernier, ma vie est chaotique, la solitude me pèse et j'ai recommencé à fumer il y a quelques minutes avec la hantise de retarder ma guérison et l'amertume de cet échec coincée au fond de ma gorge. Bon, si mon auto-suggestion fonctionne, vous êtes aussi déprimé(e) que moi présentement. Veuillez fermer toutes les fenêtres svp, pour votre sécurité. Voilllà!


     Les bons points alors: je bave un peu moins, il faut dire qu'avec toute cette machinerie dans la bouche, ainsi que les dents et les lèvres presque insensibles et la loi de la gravité que l'on ne peut éviter, c'est un must de réapprendre à discrètement conserver sa dignité. Je continue des exercices d'ouverture, luttant contre les élastiques, pour tonifier les muscles. On n'a toutefois pas prit le temps à l'hôpital de me montrer ce programme, alors j'y vais comme je le sens. Je parviens à faire des sourires figés, l'espace de quelques secondes. Je peux ouvrir d'un doigt pour l'instant, mais je sens par moment que l'intérieur de mes joues est sérieusement endommagé par mes barbelés. Et avec l'enflure, pas une ridule, j'ai l'air d'avoir retrouvé mes 20 ans...
Pour les médicaments, sauf un demi anti-douleur hier car j'ai trop abusé de ma voix portante, je m'en tiens à de l'ibuprophen régulièrement.


  Je tente de légers massages au visage, afin de stimuler la micro circulation et drainer ce qui semble profondément endormit. J'ai entendu parler de Kinésithérapeutes spécialisés en maxillo-facial; si vous en savez-plus à ce sujet, écrivez-moi! Je surveille mon apport en protéine et celui en pensées positives, d'encore plus près, pour les prochains jours!

lundi 21 juin 2010

Jour +5, on étire l'élastique!

    Chaque matin, je me tire du lit après une nuit ponctuée de réveils. En effet, pas très confortable de dormir à 45 degrés, en bavant un quart de litre de salive à l'heure (mes lèvres ne se touchent pas pour l'instant), de plus je me suis accrochée le visage quelques fois cette nuit, question de tester si mes réflexes de douleur sont toujours fonctionnels. J'assure que oui, tout à fait! Je me réveille avec une seule idée; où en est le gonflement? pareil, pire ou diminué? Je crois bien être arrivée au maximum ce matin, ce qui n'aide pas le moral: la peau est dure, gonflée et sensible.  Il ne me manque que les fossettes pour qu'on me prenne pour une poupée Bout-de-chou! Côté hématomes, j'en ai beaucoup moins que j'aurais cru; j'ai simplement le bas des joues et le cou jaunes. Je crois que c'est du cas par cas, idem pour l'enflure; on ne peux prédire comment le corps réagira. On m'a conseillé de commencer à apposer du chaud sur mes joues, afin d'en diminuer l'enflure.


    Aujourd'hui, rendez-vous avec mes médecin et chirurgien. Le chirurgien a l'air quelque peu surpris de l'amplitude de mes bajoues et de mes lèvres pseudo-siliconées, mais me réassure que tout s'est bien passé en ce qui concerne l'intervention. Je suis nettoyée à la solution saline et aspirée sans ménagement, c'est un peu douloureux, mais cela demeure tolérable. On retire aussi les petits points de suture sur l'extérieur de mes mâchoires. Faillit demander au chirurgien si c'est une lampe chirurgicale, un coin de porte ou un stagiaire évanouis qui m'a causé une ''poque'' sur le front, mais pas osé, ne connaissant pas sa tolérance à mon humour absurde...J'ai des images à la Louis de Funès qui me viennent en tête, hihi!

Le médecin me fait grâce de mes élastiques, qu'il remplace par du caoutchouc moins serré. Ah, la sensation lorsqu'il les coupe... L'impression que la mâchoire s'ouvre toute seule et très béatement! Dans les faits, elle ne s'est entrouverte que de 2 mm, mais rien que de sentir un courant d'air dans ma gorge, en aspirant, fut si surprenant et revigorant. Mon copain souligne gentiment  que des fils de suture me pendouillent au dessus des palettes; le médecin s'exécute donc à retirer les dit fils, mais pour ce faire, ne cherchez pas à comprendre, il a dû tirer et retirer sur les fils avant de mettre fin à mon calvaire. Je dois avouer que ce fut de loin la pire douleur depuis le début de l'aventure...c'est décidé, le prochain fil trouvé y restera!

    Avec une ouverture d'environ 4 ou 5 mm, en forçant la mâchoire, je peux enfin glisser mes médicaments et boire quelques gorgées au verre. Ces comprimés me hantent depuis le début; je dois prendre mes antibiotiques et mes anti-douleurs dilués à la seringue aux 6h, et le goût est très âcre. Je n'ai pu prendre de l'ibuprophen qui, une fois broyé, deviens très acide et hyper irritant au contact des plaies de ma bouche et de ma gorge. Ce changement me boost le moral!

    Côté alimentation, je vais pouvoir boire un peu plus épais, mais je peux rien mâcher; je devrai garder ma plaque occlusale pour 4 semaines. J'apprends les aliments à éviter ou à filtrer, disons qu'après 48h je crachote encore des pépins de framboise, alors pas envie d'une infection! Je suis à 104 lbs, j' ai donc perdu deux livres depuis 5 jours. Heureusement, je n'ai souffert d'aucun vomissement ou nausée, contrairement à plusieurs malchanceux dont j'ai lu le récit. L'absence de fibre, de nourriture solide et la prise des antidouleurs causent toutefois une constipation présente depuis maintenant six jours, je suis donc ressortie de mon rendez-vous avec une nouvelle prescription. Pour les antidouleurs, j'en prend maintenant un demi ou un quart de comprimé aux 6h. Il me rend un peu comateuse alors je tente de m'abstenir, bien qu'une fois la douleur insallée, elle est plus réticente à se calmer...mais cela reste, je le répète, supportable.

    Socialement, c'est un peu dur de me balader avec la tête que j'ai. Je ne peux pas encore jouer d'expressions faciales, mon visage est figé et je me limite à deux airs: l'air bête et l'air piteux-hagard. Mais je peux faire les deux en même temps! J'imagine que je saurai me fondre dans la foule du métro à l'heure de pointe...

samedi 19 juin 2010

Jour +2 , retour à la maison

    J'ai mieux dormi, mais cela reste trop tôt pour dire si l'opération a été efficace pour l'apnée, puisque ma gorge, mon cou, mes sinus sont enflés. Le médecin m'enlève le bandage sur le menton, ce qui semble donner à ma peau le loisir de gonfler encore plus. C'est que j'ai du potentiel! Les jours 2 à 4 sont ceux où le gonflement atteint son maximum. Je recommence à prendre de l'arnica, en homéopathie. Les hématomes peuvent mettre une semaine à sortir, parait-il. Je devrais avoir mon congé ce jour, en fin d'après-midi.

    Au dîner, du lait, du café, une crème de blé gélatineuse qui ne passe pas, mes lèvres et ma bouche sont trop gonflées et rigides, et il y a si peu d'espace pour filtrer cela entre mes dents. Si je me fie au menu qui a changé, j'accuse du retard? J'arrive péniblement à utiliser une paille, et ma voix entravée par ma mâchoire, solidement attachée, ne parviens qu'à jouer avec l'intonnation de mes grognements.

    Pour couronner le tout, une infirmière que je n'avais jamais vue était toute consternée par le fait que je ne pouvais avaler de pillules, ''qu'allez-vous faire à la maison ?'' tout en racontant en détail, pendant que je prenais mon antibio dillué à la seringue (Mmm...) , que l'autre jeune fille récupérait comme si elle n'avait pas eu d'opération, arrivait à ouvrir la bouche, marmonner, etc. Quelle manque de savoir être, alors que de toute évidence mon opération était plus lourde et que j'aurais aimé m'en sortir aussi bien, et que l'autre n'avait pas la mâchoire ligotée! Je me suis mise à m'inquiéter de ma progression, et j'ai eu envie de l'asperger de cet horrible Colace rose fluo à la seringue, une fois mes anti-douleurs pris. Grrr!

    Sortie un peu tardive de l'hôpital, car le médecin était introuvable. L'équipe me remet un longue liste de prescriptions et un rendez-vous est fixé le lundi suivant, avec le chirurgien. J'ai mal mais c'est supportable. Quelle chaleur dehors! Je me sens gonfler de plus belle. Effet botox garanti, j'ai l'air rajeunie de 5 ans. Ce vendredi soir, quelques seringues de jus, des médicaments et dodo!                            


Un avant, pour la comparaison
jour +2, au retour ...l'enflure se met de la partie!


Jour +3, le gonflement est très présent...
                                               Jour +4

Jour + 1

    Réveil pénible, à peine dormi. On me donne des médicaments à la seringue, dont des solutions qui me décapent la gorge. Le médecin m'enlève ma sonde gastrique dans la matinée, l'infirmière la sonde vésicale. Quel soulagement! on stationne mon fauteuil roulant dans un corridor bondé de gens, au 3e étage, en attente pour une radiographie. La pile de ma perfusion est faible, je me met donc littéralement à sonner durant les 40 minutes d'attente. Je suis sale, j'ai du sang séché sur le visage, je commence à enfler, j'ai mal, et j'émets une sirène qui fait que tout le monde me regarde telle une marmotte joufflue qui est passée sous un dix roues. Discrétion, quand tu nous tiens!
J'aperçois mon visage dans le miroir de l'appareil; les joues ne sont pas très enflées, le nez un peu croche, mais mes lèvres en ont eu pour leur argent...j'ai l'impression d'avoir reçu l'équivalent de 5 tubes de collagène...

    Je croise l'autre jeune femme qui a eu une ostéotomie le même jour, qui ne semble ne pas être trop gonflée et peut même marmonner quelques mots compréhensibles.

    Alimentation: j'ai enfin droit à un déjeuner, comprenant un café, un jus d'orange et un simili jello que je suis incapable d'aspirer. C'est que mes lèvres commencent à enfler et elle ont été sérieusement écorchées par les instruments. Je dîne au bouillon de poulet et soupe au bouillon de boeuf. Je prend le tout à la seringue, car je ne peux succionner à la paille.
    Côté sensibilité, je ne sens pas mon menton, je sens ma lèvre du haut à la pression du doigt (comme si cela dégelait après le dentiste), ainsi qu'une partie seulement de la lèvre inférieure. Je suis engourdie du côté droit (je ne sens plus mon nez) et jusqu'au coin des yeux. J'ai toujours un épais bandage qui tapisse mon menton. En fin de journée, on m'amène du décongestionnant nasal en vaporisateur. C'est ridicule, mais il fallait le demander spécifiquement, sans quoi personne ne me l'a offert, malgré mes difficultés respiratoires. En tout cas, ce fut le baume de ma journée!
    Médication: Je ne suis plus sous morphine, je prend de l'oxycodone. Je dois me reposer après chaque dose, qui m'assomme et me fait somnoler, mais la douleur reste tolérable. Je réussi à dormir un peu dans l'après-midi, grâce aux médicaments. En soirée, mon tourtereau s'est chargé de me faire garder le moral, et tente de ne pas trop me faire rire!


Le grand jour, l'opération

   Entrée à l'hôpital à 6h00 Am, l'opération a eu lieu comme prévue vers 8h30. Je me souviens que l'anesthésiste m'a annoncé que j'allais bientôt m'endormir, j'ai eu peur de me sentir partir puis, l'image suivante fut une infirmière qui me demanda si j'éprouvais de la douleur, et je ne pu que lui faire signe de la tête que oui. On m'enseigne immédiatement le fonctionnement de la distributrice de morphine, du type ''self-service'', que je peux m'envoyer aux 7 minutes (7...le chiffre du bonheur ;-). Un peu peur quand même de perdre davantage la tête, et la douleur est difficile à soulager au début. Je suis toujours en salle de réveil, j'ai en mémoire un appareil qui me serre régulièrement les jambes (afin de prévenir les phlébites), puis un vague souvenir de la visite du chirurgien, qui me dit que tout c'est bien passé. Mon copain viens me rejoindre vers 17h et arrive au moment d'une intense succion nasale, sans doute presque aussi pénible à voir qu'à subir...une civière de plus, svp!

    L'intervention aura duré entre 4 et 5 h,  j'ai dormi de 8h30 jusqu'à 17h. mais je ne suis sortie de la salle de réveil qu'à 21h. J'ai une plaque occlusale et on m'a complètement ligaturé les dents, avec des élastiques et du fil de fer. Le chirurgien a décidé de me faire garder la sonde gastrique jusqu'au lendemain, ce qui ne semble pas plaire au personnel soignant, à moi non plus d'ailleurs; c'est très douloureux à la gorge. Je dois dire qu'il y a un inconvénient dont j'avais peu entendu parler: la congestion quasi totale du nez. Les sécrétions sont épaisses et abondantes, impossible de se moucher, je ne pouvais à peine respirer par la bouche, alors ces manques d'oxygène intermittents furent davantage traumatisants pour moi que la douleur, somme toute assez bien tolérable. Les saignements de nez sont aussi très abondants, presque sans arrêt.  Je suis constamment à bout de souffle, ainsi commence ma vie de non-fumeuse!

    Je ne peux boire aucun liquide, je suis nourrie par perfusion. Le matin de l'intervention, je pèse 106.02 lbs, taux de graisse corporelle à 22% (moi et mon pèse-personne sophistiqué!), j'espère ne pas en perdre trop. J'ai une bosse douloureuse au front (?), dont la provenance laisse libre cours à mon imagination absurde, mais impossible de rire, ça déclenche de vives douleurs à la mâchoire supérieure. Je sens peu le reste de mon visage, qui est engourdit. Je ne suis pas autorisée à me lever, je porte d'ailleurs une sonde vésicale (effet de surprise garanti, merci Nurse de m'avoir prévenue!!!). Je suis morte de fatigue mais ne peux m'endormir, je crois avoir dormi environs deux heures, à l'aurore, je ne me souviens pas avoir rêvé.


mardi 15 juin 2010

Le petit monstre à écraser

    Ce matin pour agrémenter mon réveil, quelques prises de sang, un électrocardiogramme, quelques mesures et sourires fendus jusqu'aux oreilles, interrompus par un petit ''oh...that's weird...Hey Tom, look at this'' échappé un peu trop fort par le médecin, suivi sur le champs d'un attroupement généralisé de jeunes résidents généralistes généralement curieux (j'adore me sentir la star...), groupe qui se dispersa seulement lors de nouvelles radiographies où à mon immense soulagement, j'entrais finalement dans ce concept si réconfortant qu'est la ''norme''. Je suis normale, Ouf!

    Ma commande d'épicerie se résumera à du lait de soya, du lait et encore du lait , des oeufs, du yogourt, quelques fruits, des jus, compote, soupes, crèmes, fibres solubes et protéines en pot d'au moins 5 litre. C'est géant ces trucs-là! Je dépoussière mon blender pour l'occasion et lui donne la place d'honneur autrefois occupée par le grille pain. Et bien sûr bibitte à sucre comme je suis, je risque de concocter des smoothies démoniaques tel que le classique au sucre à la crème d'Yvonne pour ceux et celles qui le connaissent, et quand le doc le permettra, je me sacrifierai pour tenter une version décadente au Khalua ou au Baileys !
Si quelqu'un a des recettes faciles à me suggérer, je suis partante!

    Un dernier p'tit coup, plus dur encore que d'avoir porté ces broches depuis un an et demi...passer à l'état d'ex, d'ancienne, de jadis, de feu la fumeuse qui n'a maintenant plus besoin de feu...je me nourris des écrits de mon maître, mon gourou en ce moment décisif, Allen Carr. Je recommande vivement ses écrits, qui on sut captiver la sceptique que je suis! C'est un joli cadeau que j'ai reçu...malheureusement, j'ai apostrophé d'aplomb mon merveilleux donateur à ma première journée sans fumer (bon, à vrai dire cela ne faisait que 3 heures que je m'abstenais)... ça ira mieux demain! (dit-elle en louchant nerveusement sur son paquet rouge et blanc...)

jeudi 10 juin 2010

Une naissance à préparer, du chocolat à savourer

    Arrivée stressée ce matin à mon rendez-vous avec le chirurgien, sortie le coeur léger...enfin, du concret. J'ai la chance d'avoir eu des explications détaillées de ''mon cas'', qui sera discuté en équipe multi demain, démonstrations à l'appui à l'aide d'empreintes dentaires et d'un logiciel de simulation, fiable à 90% (qualité d'hôpital, le 3D n'y pensez pas!). Un estimé au menu: en entrée, une avancée du maxillaire supérieur de 2 à 3 mm, puis une impactation (remontage) de ce dernier de 3-4 mm; le plat de résistance, une avancée de la mâchoire inférieure incluant une rotation afin que mes dents aient une bonne occlusion. Et pour dessert, on termine par une génioplastie, donc un allongement de la mandibule de 5 à 6 mm. Il est optimiste que cela corrigera mon apnée du sommeil. Par contre, il y a un risque de fracture de la mâchoire plus élevé durant l'intervention dans mon cas, puisque celle-ci s'est assez résorbée au niveau des articulations, entre-autres. Il y a aussi un risque de récidive; le super logiciel ne pouvant le prédire, le temps le dira...

    Cet après-midi, j'ai fait le plein de provisions de débarbouillettes humides, de brosses à dents miniatures, de gobelets à paille, de pots pour les purées, en ayant l'impression de préparer un accouchement, ou une naissance...

    Et je savoure allègrement une Aéro à la menthe en écrivant ce billet, prescription du chirurgien qui me souhaite quelques livres à prendre avant le jour J. Mmm, merci docteur!

mercredi 9 juin 2010

Le reflet d'après

   Dernier work-up mardi dernier...le dernier avait été planifié trop tôt avant la chirurgie. Des mordées, des empreintes roses bonbon, des mesures à l'aide d'un appareil semblant tout droit sorti de Star Trek, la routine quoi...heureusement, l'hygiéniste est sympathique et me raconte des annecdotes pour rendre la chose plus légère. Dont celle d'un patient aux mâchoires contentionnées qui, affamé, a profité du party de bureau de l'étage pour se prendre une part de gâteau...et tenter de l'insérer désespérément entre ses dents solidement attachées. Ça devait être d'un chic!

    On n'a pu m'informer pour l'instant du joli compte reçut dernièrement, qui m'a fait nommer quelques pièces de mobilier ecclésiastique à sa lecture. Des honoraires pour les 2 derniers work-up, s'élevant à 500$. ''Apparament vous n'êtes pas la seule à ne pas avoir lu les petits caractères en bas du consentement'' me dit-on. Bon, j'imagine que de toute façon je sauverai sur l'épicerie pour les prochaines semaines...

    Hâte de rencontrer le chirurgien demain...il devrait me montrer une simulation de mon visage d'après. J'avoue que je n'y pensais pas trop, mais maintenant que le jour J approche, j'y songe et mon imagination roule à fond. Pas pu m'empêcher d'essayer ce petit logiciel de simulation de chirurgie esthétique trouvé sur le net, qui permet de transformer tout ce que l'on veut ...fous rires garantis!

samedi 5 juin 2010

Mon histoire, mon parcours: je me souviens...

J'ai le vague souvenir d'une matinée ensoleillée, au début du nouveau millénaire, de m'être éveillée emplie d'énergie, prête à commencer ma journée avec mille-et-un projets...

   De mémoire, 8h de sommeil n'ont jamais suffit à me faire sentir reposée et réénergisée. C'est surtout lors de mon retour aux études à temps plein, début vingtaine, que j'en ai ressentis tous les impacts. Les nombreuses heures passées à dormir ne suffisaient pas à recharger mes batteries, j'appréhendais ce lendemain après ces nuits écourtées, et je m'essoufflais à dormir autant sans être reposée...que se passait-il? Rien ne pouvant expliquer ce sommeil si léger, ni maladie ni stress particulier, j'ai dû consulter au moins trois ou quatre médecins, avant de me faire à l'idée du discours servie par la dernière rencontrée, recommandation assortie d'un petit papier blanc où j'ai pu déchiffrer un ''Effexor'' presque illisible. ''Vous devez apprendre à vous relaxer, Mme M. Vous êtes trop anxieuse, ceci vous aidera à vous détendre''. Des anti-dépresseurs, moi? Mais je suis anxieuse et déprimée parce que je ne dors pas assez, ne pensez pas que c'est le contraire qui se passe!

   Deux ans et des dizaines de renouvellement de prescription ont passé, entrecoupés d'un sevrage de quelques mois. Ce médicament avait quand même un bon côté; en fait, je ne dormais pas mieux, au contraire, j'avais des cauchemars horribles, mais maintenant je me fichais d'être crevée le lendemain! Un dernier sevrage intense mit fin à ce traitement qui n'arrangait en rien mon problème (je précise qu'il s'agit ici de mon expérience et vous incite à ne jamais mettre fin à un traitement avant d'en avoir discuté avec votre médecin). Je terminai mes études en intervention sociale et me décrochai un nouvel emploi quelques semaines plus tard, en juillet 2005.

   En décembre de cette année-là, rien n'allait plus. Je me réveille maintenant des dizaines de fois par nuit, sans raisons. Je me couche à 9h le soir, et je me réveille chaque matin plus fatiguée que la veille. Je chope virus et infections une après l'autre, je suis au bout du rouleau. Je consulte un médecin sans rendez-vous, à Montréal-Nord. Je n'avale pas sa nouvelle prescription d'un congé de maladie, et rejette son diagnostic à la noix (Ah, vous être intervenante sociale, vous voyez trop de problèmes!); Aussi je m'objectai à sortir de son cabinet sans avoir une référence pour une étude de sommeil, une polysomnographie.

   Ainsi fut mon entrée dans le système de santé. Plusieurs mois d'attente plus tard, j'ai pu rencontrer un pneumologue, puis passer les tests de sommeil. Nous sommes en 2006. Enfin, la cause de ma fatigue fut autre que ''dans ma tête'': je souffrais du syndrôme d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil (SAOHS). Qu'est-ce que ça mange en hiver? Cliquez ici, tout y est expliqué. Quoi que je ne corresponde en rien du profil-type de cette affection (pas de surplus de poids, de cou large, ni d'âge mûr), une caractéristique physiologique expliquait ma condition: je suis rétrognate, c'est à dire que ma mâchoire inférieure est reculée et que mon menton est fuyant. Disons que ça se remarque assez vite au premier coup d'oeil, et qu'avec cet indice, c'est incroyable que pas un seul dentiste ou médecin n'aie eu la puce à l'oreille avant...

   J'ai tenté divers traitements. D'abord, une orthèse (non prescrite par un dentiste) qui avançait ma mâchoire, à porter la nuit, qui me faisait souffrir et risquait de désaligner mes dents si portée sur une longue période.
Puis, une machine un peu encombrante à mes yeux: le CPAP. Difficile pour moi de m'y astreindre chaque nuit et de m'y contraindre à vie. Malgré son port, auquel j'ai encore tant de mal à m'habituer, il me reste cette sensation de ne pas récupérer suffisamment de sommeil. Pour beaucoup, la thérapie par pression d'air positive soulage le syndrôme; mais je me réveillais encore fatiguée...de plus, la comparaison entre des radiographies dentaires ont démontré qu'aussi mal enlignées, l'articulation mes mâchoires souffre d'arthrose, une usure prématurée. Elle s'amenuise, petit à petit, et ma mandibule inférieure bascule davantage vers l'arrière, ce qui semble comprimer de plus en plus mes voies respiratoires et me gêne au niveau fonctionnel (seules mes molaires se touchent). Des mois de recherches plus tard, de nombreuses démarches parsemées d'obstacles et des pluies d'évaluations, et m'y voici... À la recherche d'une solution, j'apprends par mes propres moyens qu'il existe une autre alternative...après maintes démarches pour faire valoir aux médecins que c'est la voie que je choisi, on se dirige finalement vers la dernière option, le traitement-choc dont les spécialistes ne m'avaient pas parlé: l'ostéotomie bi-maxillaire, afin de replacer la mâchoire. Pour vous montrer le principe : (courtoisie de sleepapneasurgery.com)

 

    La bonne nouvelle s'est annoncée par une belle journée de juin, en 2008, où enfin l'espoir d'une meilleure qualité de vie  renaissait. En novembre, je débutais le traitement orthodontique requis (mais évidemment non couvert par mes assurances...) pour l'opération. Quelques dents de sagesse en moins et quelques économies envolées, voici que le moment tant attendu arrive...plus que quelques nuits avant le grand saut, onze en fait! Ma meilleure préparation pour ce qui suivra est de consulter les blogues, forums, photos de ceux et celles qui ont eu la générosité de partager leur parcours... je déplore le manque d'informations sur les suites opératoires transmises par les hôpitaux. C'est donc à mon tour de livrer un peu de mon intimité afin de rendre la pareille aux suivants(es)!